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II. Oostende

Yvon Lambert

Les mots

« Choisir, c’est renoncer. » Conjointement à la décision d’organiser une exposition consacrée aux photographies d’Yvon Lambert (Luxembourg, 1955), nous avons été mis face à un dilemme : quelle(s) facette(s) montrer, alors que cette œuvre s’étend sur plusieurs décennies, quelle(s) série(s) privilégier ? Noir et blanc ou couleur ? Le proche ou le lointain ? Le familier ou l’exotique ? Le connu ou l’inédit ?
« Faced with a choice, do both. » Cette Stratégie oblique de Brian Eno et Peter Schmidt, datant de 1975, a eu raison de nos hésitations.
L’exposition se décline donc en deux chapitres successifs.
Le premier chapitre rassemblait des extraits de projets réalisés à Naples et à La Havane, en noir et blanc, tous deux publiés sous forme de livres.
La seconde partie de l’exposition propose quant à elle des images en couleur régulièrement ramenées d’Ostende depuis 2007.

Ostende donc, à l’honneur dans ce second volet de l’exposition, peut-être n’a-t-elle jamais été photographiée avec autant de justesse.
Par petites touches impressionnistes, l’auteur la donne à voir telle qu’elle fait partie de la mémoire collective de tous ceux qui la connaissent peu ou prou. Soit, avançons-le sans trop de risque, chacun d’entre nous !
Élégamment désuète, tout empreinte de mélancolie et de cet indescriptible spleen qui fait son charme, figée dans le temps, la « reine des plages » (ou « plage des rois ») s’est généreusement donnée au photographe qui a su saisir ses attraits et ses paradoxes.
Tour à tour urbaine et balnéaire, bourgeoise et aristocratique, austère et gouailleuse, traditionnellement cosmopolite, Ostende est riche d’une histoire unique qui transparaît en filigrane des images qu’en propose Yvon Lambert.
Immortalisée par Léon Spilliaert et James Ensor, célébrée par Léo Ferré, Alain Bashung et Arno, la ville où trouvèrent refuge aussi bien Stefan Zweig et Joseph Roth que Marvin Gaye a trouvé en Yvon Lambert un nouveau chantre.

La presse