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From Our Home

Mark Steinmetz

Les mots

En 2012, Mark Steinmetz s’est installé dans une maison au milieu d’un bosquet de pacaniers, dans un quartier tranquille et aéré d’Athens (état de Géorgie). Peu après, il a épousé la photographe Irina Rozovsky et en 2017 naissait leur fille Amelia.
Si pour l’essentiel, le travail de Steinmetz le conduit dans l’ensemble du territoire des États-Unis, voire en Europe, les circonstances récentes — la pandémie, puis la scolarité d’Amelia — l’ont amené à moins voyager, à rester à proximité de chez lui, ou plus exactement de chez eux.
Pour cette nouvelle exposition — depuis 2014, c’est la quatrième fois que nous lui consacrons une exposition personnelle, sans compter ses nombreuses participations à des collectives — nous avons opté pour un aspect moins connu de son travail à travers des images pour la plupart inédites.
Il reste néanmoins fidèle à sa conception de la photographie, à sa pratique dénuée de tout effet superflu, tournant systématiquement le dos au spectaculaire, voire à l’événement.
Rien de sensationnel dans ses images, mais un sens aigu de l’humain, des petites choses révélatrices de la vie, de la normalité.
Inscrit depuis toujours dans la tradition du documentaire, de la street photography, du voyage, Mark Steinmetz a opté cette fois pour «sa» rue, pour un voyage quasi immobile.
From Our Home démontre à l’envi qu’il est aussi à l’aise, aussi pertinent lorsqu’il photographie son quotidien, sa famille, son quartier, que lorsqu’il arpente des routes plus lointaines.
Il éprouve un plaisir immense à décrire ce qui l’entoure, et à s’en émerveiller: quelques moutons qui broutent du kudzu dans le jardin, un écureuil qui saute de branche en branche, des oiseaux qui se posent sur le toit, Amelia qui grandit, Irina qui la promène,…
Le soleil entre par les fenêtres et met en lumière d’humbles natures mortes domestiques; un chat épie le monde depuis le poste d’observation d’une tonnelle, un autre se prélasse et s’étend paresseusement sur la moquette; les voisins d’en face ou de plus loin dans la rue sont devenus des amis, des modèles complices.
Les saisons défilent, les jours s’écoulent paisiblement, une abeille fait la cour à une jonquille… Amelia est fière de son costume de princesse et plus encore de ses nouveaux souliers.

La presse