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Extrême-Orient

Michael Kenna

Les mots

Cette exposition – la troisième que nous dédions à son travail depuis l’ouverture de la galerie – rassemble exclusivement des images faites ces dernières années en Extrême-Orient, dont on sait depuis longtemps qu’il attire le photographe comme un aimant.
Outre celles ramenées de Chine et du Japon – «le» territoire par excellence de Kenna –, on pourra y découvrir des photographies réalisées dans l’archipel de Shinan, au sud-ouest de la Corée. Cet archipel constitué de 1004 îles souvent minuscules et préservées est surnommé «l’île des anges».
Depuis 2012, Kenna y a effectué quatre séjours qui lui ont permis d’augmenter sont corpus d’un nombre considérable d’images somptueuses.
Tout comme le pays du Soleil levant, Shinan semble cristalliser l’ensemble de ce qui rejoint les préoccupations du photographe et correspondre à son esthétique.
La nature photographiée par Kenna n’est que rarement vierge, mais domestiquée, en tout cas investie par l’homme. Tout en étant physiquement exclu de l’image, l’humain est présent par les signes et les traces de son passage sont innombrables.
Cette absence de toute figure humaine permet en outre au spectateur de s’approprier le paysage qu’il contemple, de s’y investir pleinement.
Cette projection est encore facilitée par le petit format des tirages: rien ne s’impose à celui qui regarde mais l’invite à un rapport plus intime.
Les photographies de Michael Kenna ne s’appréhendent pas «en passant», à la sauvette. Elles ne se révèlent qu’au prix d’un effort, d’une disponibilité. Ce n’est que dans ces conditions qu’elles se dévoilent, que leur magie peut opérer.
La rencontre est alors on ne peut plus gratifiante.

La presse