Les mots
Après un deuil, Pía Elizondo a entrepris une forme de voyage intérieur vertigineux, aussi bien en elle-même qu’à travers ses images. S’en est suivi un long travail d’observation et d’introspection: elle a projeté ses photographies sur un mur pour n’en retenir que des fragments en les rephotographiant avec un appareil argentique grand format. Qu’y cherchait-elle? Peut-être des bribes de ce que ses photographies disent d’elle-même, peut-être des signes, en tout cas une percée vers d’autres possibles, un mystère insoluble à ramener à la surface des images où le réel semble se contorsionner.
L’ensemble Death is a bride n’est pas seulement une façon de revisiter ses archives, il pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Les photographies deviennent autres, et Pía Elizondo montre comment des images que l’on pourrait croire fixes sont interminablement fluctuantes et instables, autant dans ce qu’elles représentent que dans ce qu’elles recèlent. Comme un monde intérieur entre le désir et la mort, où finalement rien n’est irrévocable.