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Valparaiso

Les mots

Sur tous les continents, sous toutes les latitudes, il est des lieux dont la seule évocation du nom
résonne comme une invitation au voyage.
Chacun d’entre nous entretient ses propres itinéraires, rêve de ses propres destinations, et peu importe
après tout si la rencontre se fera un jour. L’essentiel tient peut-être – sans doute ? – dans ces
consonances envoûtantes, dans ces images précises ou confuses, dans ces souvenirs de lectures
lointaines, de films presque oubliés.
Anchorage, Pondichéry, Death Valley Junction, Tombouctou, Mogador, Odessa, Alice Springs, Oulan
Bator, Ullapool,… Comment résister ?
Et puis il y a Valparaiso, ville fantasmée par tous les amateurs de photographie qui ont un jour
feuilleté, acquis, chéri comme un trésor le modeste livre où se trouvent réunies, sous une couverture
beige, trente-sept images de Sergio Larrain datant pour la plupart de 1963 et un texte de son ami Pablo
Neruda.
Larrain, véritable météorite de la photographie du XXe siècle, y proposait un essai à la fois documentaire
et poétique de la ville portuaire chilienne.
Une série désormais culte, qui aura marqué et inspiré plusieurs générations de photographes, et non
des moindres.
D’une certaine manière, la figure de Larrain est également liée à l’existence du Festival internacional
de fotografía en Valparaíso qui, chaque année depuis sa création en 2010, accueille des photographes
en résidence pour qu’ils donnent leur vision de la ville ou d’un de ses aspects particuliers, leur essai
étant par la suite exposé in situ et, le plus souvent, publié sous forme de livre.

Les quatre auteurs réunis ici ont réalisé les images exposées dans le cadre de ces résidences.
Ensemble, ils dressent un portrait à la fois éclaté et cohérent de la ville où ils ont opéré en toute
liberté, l’intégrant à un corpus plus large en restant fidèles à leur propre écriture.
Quatre personnalités marquées, quatre regards distincts, quatre manières de voir et de montrer.
Flânerie poétique, nez au vent, l’esprit ouvert aux cadeaux du quotidien pour Françoise Nuñez ; images
tour à tour sereines, incongrues et hallucinées pour Alberto García-Alix ; attirance empathique et
humaniste pour les marges de la société chez Gilles Favier ; vision fulgurante, tranchante d’un monde
âpre, d’un réel affronté à bras le corps chez Anders Petersen…
Des rues qui serpentent des collines jusqu’à la mer, des marins et des navires, des fils électriques, des
enfants, des jeunes femmes plus ou moins vêtues, Charlie Chaplin et Che Guevara, un
accordéoniste,… et puis les pélicans, omniprésents, apparemment indissociables de Valparaiso.
Suivez le(s) guide(s).

Cette exposition est présentée en collaboration avec ImageSingulières (Sète)
et le FIFV (Festival internacional de fotografía en Valparaíso).

Les photographes

Alberto García-Alix
Françoise Nuñez, Anders Petersen et Gilles Favier

La presse