De l’amour

L’amour. Peut-on rêver d’une thématique plus universelle, plus fédératrice ? Sans l’amour, où serions-nous, que serions-nous ? Nous ne serions pas, tout simplement.
Qu’est-ce que l’amour ? Question sans réponse, ou appelant une infinité de réponses. Sans doute existe-t-il autant de formes d’amour qu’il est d’amoureux.
« Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour » a écrit Pierre Reverdy. Pourrions-nous avancer qu’il n’y a que des images, des représentations de l’amour ? Lançons-nous et advienne que pourra…

Un as de cœur extrait d’un jeu de cartes comme par magie, comme par enchantement. Des corps abandonnés à eux-mêmes après l’étreinte, sur des draps froissés, dans des lits défaits. Des épousailles joyeuses.

Amours d’un jour, d’une nuit, d’une vie.

L’amour d’une mère pour son fils, d’un fils pour sa mère. Des lèvres qui cherchent à se rejoindre, des mains qui se répondent, des pieds qui se frôlent. La main d’un mari pudiquement posée sur l’épaule de sa femme. Des prénoms, des dates, des serments gravés sur un mur, à côté d’autres prénoms, d’autres dates, d’autres serments. Des clichés, un peu d’eau de rose. Des échanges de fluides. Des branches qui s’enlacent avant de s’entrelacer. Des sœurs tellement heureuses de l’amour qui les unit dans son innocence. Des amoureux évidemment seuls au monde, sur un rocher face à l’immensité, au bord d’un lac, dans un jardin parisien. À l’avant d’une voiture dans la nuit napolitaine. Un sexe gonflé de désir, délicatement enserré par des doigts bienveillants. Des mains, encore et toujours, qui parcourent des corps trempés de sueur, dans la chaleur d’une nuit endiablée. L’extase, l’oubli de soi. Au Mexique, une madone et son nouveau-né. Une autre madone dans un café de Hambourg. Un visage tendrement caressé, des yeux qui parlent et en disent long. Des couples que l’on dirait improbables, si mal assortis, mais en amour rien n’est impossible. Un baiser inscrit dans la pierre, défiant l’éternité. Des embrassades de chair, des embrassades de marbre.

Des regards amoureux, des regards attendris, des regards complices. De l’amour, des amours et rien d’autre.

Alain D’Hooghe